Le docteur Bernard Godon, spécialiste en médecine physique et revalidation, donne ses conseils pour l’hiver.
Docteur Godon, la période hivernale est souvent mise à profit pour laisser le corps se reposer. Est-ce bénéfique pour l’organisme ?
Pour les personnes qui ont un entraînement conséquent tout au long de l’année, il faut pouvoir couper un minimum en diminuant progressivement les activités. Pour ceux qui ont un volume d’entraînement plus faible, il est possible de garder le rythme. Mais le risque de blessures survient surtout lors des variations d’entraînements, pas selon la période de l’année. En clair, une personne qui s’adonne soudainement à une grosse vague d’entraînements se risque aux blessures. Si on passe d’un 4 fois 10 km par semaine à un 4 fois 20 km, il y a un risque de fracture physique. Sans oublier le syndrome de l’essuie-glace (la tendinite du fascia lata)… Une blessure que l’on retrouve énormément sur
Verviers car elle est liée à l’augmentation des courses à pied. Et comme les gens sont pris dans l’engouement des compétitions, cela peut engendrer une surcharge pour les organismes qui n’y sont pas habitués.
Y a-t-il des conseils propres à l’hiver?
Il faut veiller à s’échauffer plus longuement et à bien s’hydrater, chose que l’on oublie souvent parce qu’il ne fait pas chaud. Il faut aussi savoir se couvrir… et se découvrir. Cela ne sert à rien d’enfiler trois vestes, il faut trouver le bon équilibre entre chaud et froid. L’hiver est surtout propice pour une période d’accalmie après les périodes d’intensité. Pour le commun des joggeurs, il faut compter trois semaines où l’on remplace la course par une autre activité comme le vélo ou la piscine. Pour ceux qui ont eu une saison surchargée, le repos peut être d’un ou deux mois (trois semaines de vélo, par exemple, et cinq semaines de reprise en y allant progressivement). C’est fréquent dans le haut niveau.
Retrouvez-vous un type de blessure pendant l’hiver?
Les tendons sont plus mis à contribution mais, non, ce n’est pas vraiment lié. Il faut juste veiller à ne pas reprendre trop vite. Il faut augmenter de 15% le niveau d’activité chaque semaine, pas plus (compter 5 à 6 semaines pour passer de 50 à 100 km, par exemple). Les coureurs peuvent en profiter pour faire des entraînements plus ludiques en travaillant l’explosivité, la vitesse, en faisant des 30/30, 45/45… C’est aussi la bonne période pour corriger nos défauts.
Pierre LEJEUNE
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